Simon Jeanjean savait qu'il ne moisirait pas à Contrexéville lorsqu'il serait rétabli. Nous l'avons quitté avant une permission qui cette fois encore constitue un blanc dans la correspondance.

Les cartes suivantes sont toutes sous enveloppe ; la précision 'texte sur toute la surface' sera implicite. Pas de tampon pour nous dire la date d'envoi ; et l'expéditeur n'indique plus que  le nom du jour de la semaine.

Précision décisive heureusement : la carte n°282 parle du Mardi-gras, qui tomba le 7 mars en cette année 1916. Nous sommes en mesure, après analyse du contenu, de proposer un enchaînement vraisemblable à partir de la carte n°239 qu'on peut dater du 20 février, au rythme d'une carte par jour ou presque. En outre, Simon J. dans la carte n°283 fait la liste exacte des cartes précédentes avec les lieux d'envoi.

 

On peut suivre les cantonnements successifs qui après Neufchâteau  le mèneront très brièvement au dépôt d'éclopés à Toul, puis à Bar-le-Duc et à Langres. Comme l'année précédente de Saint-Nazaire à Verdun, il écrit souvent deux cartes dans la même journée. Toutes adressées à Blanche, cette fois, même si les nouvelles restent à transmettre à toute la famille. Sur sa tête une épée de Damoclès à esquiver coûte que coûte : le retour à l'horreur du front, synonyme (même s'il ne l'exprime pas directement) de souffrance et de mort.