Son nouvel emploi vaut à Simon Jeanjean d'être envoyé en Rhénanie où il ne manquera pas de travail pour contribuer à gérer l'intendance après l'Armistice. 'Enfin nous allons bientôt être arrivés à destination à Spire, paraît-il, et cela enfin sera la fin des voyages. On restera là probablement jusqu'à la libération'... (carte n° 497). Mais la libération se fait attendre (encore deux chapitres). -- Nous sommes en Allemagne, en 'Bochie' comme il dit, partagé entre l'intérêt de la découverte et les rancunes péjoratives ; la lassitude aussi. Retour aussi à la langue allemande de sa Lorraine natale, il lui arrive de servir d'interprète ; et les légendes des cartes sont soigneusement traduites à l'attention des destinataires -- Pour ce qui est du classement en revanche, on ne se fiera pas toujours au lieu représenté : comme précédemment (cartes de Lunéville envoyées d'Alsace), il lui arrive d'écouler ses anciens stocks (Wissembourg). Pour ce qui est des repères chronologiques à l'échelle de la guerre, on pourra vérifier les précisions fournies dans la carte n° 493, preuve une fois de plus de ses qualités d'archiviste et d'historiographe avisé : il relève en effet les lieux où il se trouvait à chaque fête de la Sainte Lucie (l'aînée de ses tantes) depuis le début de la guerre - ce qui laisse à penser qu'il tenait un état précis et complet de toute sa correspondance  -- Ce chapitre est d'ailleurs celui où la correspondance est la plus dense, avec une carte par jour, et les doubles cartes (écrites à la plume en général) postées sous la même enveloppe les plus fréquentes.

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