Petites mythologies de l’œil et de l’esprit  : pour une sémiotique plastique

Jean-Marie FLOCH

La sémiotique plastique refuse la confusion du visible et du dicible. Tout ce qui fait sens peut être soumis à l’analyse : la saturation d’un rouge, le parallèlisme ou le croisement de deux lignes ou encore le rappel d’un même agencement de formes et de volumes dans un espace bâti.
Les sept études concrètes réunies ici portent sur des œuvres aussi différentes qu’une photographie d’Edouard Boubat, une bande dessinée de Benjamin Rabier, deux publicités (« News », « urgo »), un tableau de Kandinsky, une maison conçue par l’architecte Georges Naines, les essais critiques et les dessins de Roland Barthes. Un phénomène sémiotique commun les parcourt, qui justifie l’unité de leur approche : c’est le couplage de catégories du signifiant visuel – opposant les couleurs, les formes ou les valeurs – avec certaines catégories conceptuelles, telles que nature/culture, identité/ altérité, vie/mort, etc. La compréhension de ce principe porteur de signification conduit au rapprochement des problématiques esthétique, anthropologique et sémiotique de l’image et de l’œuvre d’art. Elle implique le rejet de tout cloisonnement et de toute hiérarchie a priori des arts et des langages.

(Éditions Hadès-Benjamins, diffusion PULIM)

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